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LES SANCTUAIRES RUPESTRES
DES THRACES ET D'AUTRES PEUPLES SUD-EST EUROPÉENS ET ANATOLIENS À L'ANTIQITÉ

Déclarant

L'Institut de thracologie de l'Académie bulgare des sciences est l'unique organisme scientifique spécialisé dans l'étude de l'histoire et de la culture antiques des Thraces et de leurs rapports avec d'autres peuples antiques d'Europe du sud-est et d'Asie Mineure (sur les territoires actuels de la Turquie, la Grèce et la Crète, la Bulgarie, la Macédoine, l'Albanie, la Serbie et le Monténégro, Chypre, la Moldavie, la Roumanie et l'Ukraine), avant la formation de l'empire byzantin et du premier royaume bulgare (du 5ème millénaire av. J.-C. au IVème-VIIème siècles). L'Institut de thracologie a rempli avec succès un rôle de centre de coordination, lors de la participation de la partie bulgare à la campagne de prospection et de restauration des vestiges de Carthage, organisée par l'UNESCO dans les années 70 du XXème siècle.

Problématique

Les monuments thraces les plus impressionnants et les plus importants pour la culture européenne sont les méga-ensembles rupestres représentant des lieux de culte. Ils appartiennent à la culture thrace, grecque, phrygienne, péonienne, illyrienne, dardane et se situent sur le territoire des pays susmentionnés d'Europe du sud-est et d'Asie Mineure. Les similitudes et les différences de ces sanctuaires, ainsi que leur destin historique représentent une source intarissable d'informations sur la formation des croyances religieuses dans les deux principaux types de sociétés antiques - les cités-états et les royaumes.

Cependant les monuments rupestres - lieux de culte ne sont pas documentés et sont peu connus. Ils ne sont ni conservés, ni mis en valeur et ne font pas partie des sites de tourisme culturel.

Afin d'améliorer à cette situation, l'Institut de thracologie est en mesure d'élaborer un projet exhaustif pour la documentation des sites et des monuments à l'aide des méthodes techniques les plus modernes, en vue de leur incorporation aux réseaux d'information scientifique par la notification sur Internet et sur des supports digitalisés ou de papier, ainsi que de coordonner des études conjointes avec des centres scientifiques de Turquie, de Grèce et Crète, de Bulgarie, de Macédoine, d'Albanie, de Serbie et Monténégro, de Chypre, de Moldavie, de Roumanie et d'Ukraine. L'Institut de thracologie entretient de longue date des rapports de partenariat avec ses collègues des pays respectifs et il est le siège du Conseil international d'études indo-européennes et thraces (International Council of Indo-European and Thracian Studies), organisation non-gouvernementale à laquelle participent 40 savants de 15 pays.

Argumentation

L'intérêt croissant manifesté par les chercheurs, les historiens, les spécialistes de la culture et de la religion, ainsi que du grand public à l'égard des monuments rupestres et mégalithiques du monde entier suscite l'émergence de projets de prospection, d'étude, de restauration, de conservation, d'exposition et d'exploitation touristique de différents sites ou groupes de sites. Le mystère de la foi millénaire dans le caractère sacré de roches, de grottes ou de mégalithes a suscité l'intérêt et l'imagination de générations de savants et amateurs de l'histoire antique, mais n'a été élucidé jusqu'à présent que de façon incomplète et partielle.

L'origine de ces lieux rupestres de culte remonte à la fin du chalcolithique (5.000 ans av. J.-C.), alors que leur transformation en sanctuaires dotés de fonctions religieuses, administratives et économiques, vénérés par la population de vastes régions, est révélatrice de l'ethnogénèse des Thraces et des autres peuples anciens. Certains de ces sanctuaires deviennent des cités royales (Kabilé, près de Yambol ; la réserve archéologique près de Svechtari, région de Razgrad ; l'ensemble rupestre entre Perperek et Gorna Krepost, région de Kardjali) ou bien se transforment en territoires sacrés à temples et nécropoles (Starosel, près de Hissar). Des processus analogues sont observés dans d'autres régions d'Europe du sud-est et d'Asie Mineure.

La Thrace antique est une zone de contact ouverte au sud vers la mer Égée, au sud-est vers l'Anatolie, au nord-est vers les steppes pontiques et le Caucase et au nord-ouest/ouest vers l'Europe centrale et l'Italie. Les Thraces, comme on le sait, croyaient à l'immortalité et constituaient une plaque tournante entre l'Orient et l'Occident.

Un des mystères des méga-ensembles rupestres thraces, auquel la science n'a pas encore donné de réponse, est de savoir pourquoi les sanctuaires de ce type, décrits dans les sources anciennes grecques et latines et dans les traités néo-platoniciens, sont découverts précisément sur le territoire de l'ancienne Thrace.

Les sanctuaires et méga-ensembles rupestres découverts sur le territoire actuel de la Bulgarie sont situés surtout dans les régions montagneuses (Rhodope, Strandja, Sakar, Stara Planina). Ils présentent des similitudes avec les sanctuaires rupestres des anciennes cultures anatoliennes (phrygienne, hittite, hourrite, lycienne), grecque, paléo-balkanique et italique. Leur spécificité réside dans la présence, au sein des méga-ensembles rupestres thraces, de tous les éléments constituants présents séparément ou en combinaison dans les monuments des autres cultures susmentionnées : salles rupestres, escaliers, plates-formes et fosses de sacrifice, autels, grottes sacrées, disques solaires, niches votives, rigoles pour l'écoulement des liquides du sacrifice, etc. En même temps, la maîtrise des techniques de taille de la pierre a été exploitée de façon très rationnelle pour drainer les terrains rocheux et aménager des salles en pierre, en bois et en torchis. On considère généralement que les anciens Phrygiens qui, selon Hérodote, étaient venus de Thrace pour s'installer en Asie Mineure et y créer leur royaume, continuaient de vénérer la Grande déesse mère de la montagne, adulée dans les sanctuaires rupestres thraces d'Europe du sud-est (l'ensemble rupestre le plus connu des Phrygiens et "la ville de Midas").

Les sites sacrés rupestres sur le territoire de l'Europe du sud-est et de l'Asie Mineure peuvent être classés en plusieurs catégories : sanctuaires pour la célébration collective de mystères ; sites destinés à la consécration individuelle ; sanctuaires pour la célébration de rites doctrinaux de sociétés fermées ; sanctuaires avec nécropoles ; grottes sacrées pour la consécration par catabasis ("descente dans le royaume souterrain").

De nombreux sanctuaires rupestres des Thraces et des autres peuples anciennes sont récupérés au cours des siècles et transformés en topoi cultuels chrétiens ou aliens. Nombre d'entre eux sont respectés simultanément aujourd'hui encore par des populations d'origine ethnique et de confession religieuse différente, comme des lieux saints où on peut prier pour implorer la santé et la guérison.

Etat des sites

Dans la plupart des cas, les sanctuaires rupestres sont enregistrés, mais non documentés par les méthodes modernes. Les difficultés d'accès et l'éloignement par rapport aux centres urbains font augmenter le coût des travaux sur le site. Cela explique pourquoi les sanctuaires rupestres ne sont pas connus du large public, mais uniquement d'un nombre restreint de spécialistes. Le manque de documentation professionnelle fait obstacle à leur conservation, à leur incorporation aux réseaux d'information scientifique et à leur interprétation dans le contexte culturel et historique euro-asiatique. Leur étude entre dans la problématique des lieux de culte rupestres en Europe du sud-est, en Asie Mineure et dans les régions voisines des mers Noire et Egée, liée à la tradition orale de croyances et de rites qui se développe parallèlement à la religion littéraire classique olympienne.

La poursuite et le progrès de l'étude de la tradition orale de croyances et de rites, en tant qu'élément fondamental de la plus ancienne culture européenne et anatolienne, nécessite de toute urgence la mise en œuvre de plusieurs types de documents relatifs aux sanctuaires rupestres, avant de recourir aux fouilles archéologiques. A noter que la mise au jour des roches des sanctuaires déclenche des processus d'érosion irréversibles.

Principales activités

  • Levée géodésique des méga-ensembles rupestres dans le Rhodope (Harman kaya, Sterna, Tatul, Kozi kamak, Belintas, Gluhite kamani, etc., des grottes-antres creusées dans le roc), la région de Sakar (Hliabovo, Topolovgrad), la Strandja et la Stara planina orientale et centrale.
  • Levée archéométrique de la partie des sanctuaires visible sur le terrain.
  • Expertise géologique et géomorphologique de la composition autochtone des roches dans lesquelles a été entaillé le monument, le degré de leur érosion, la dénudation karstique et les possibilités de leur conservation.
  • Description écrite des monuments. Annotation et catalogue des caractéristiques principales des sites à étudier.
  • Photo- et video archives de plans généraux et de détails spécifiques.
  • Levée photogrammétrique et architectural de détails de l'intérieur et de l'extérieur du sanctuaire.
  • Documentation de dessins graphiques et de symboles.
  • Mesurage de l'interférence du son dans les grottes sacrées taillées dans le roc.
  • Recherches archéoastronomiques des sites pour trouver les visées possibles des sanctuaires orientées vers points astronomiques importants de la sphère céleste.
  • Jonction de points principaux du sanctuaire rupestre au réseau triangulaire de la Bulgarie, obtention des données topo-géodésiques par GPS et mesurage d'azimuts et de vecteurs astronomiques.
  • La documentation de chacun des sites sera publiée sur une page Internet en bulgare et dans les langues de l'UNESCO, sur CD (en bulgare et dans les langues de l'UNESCO). Préparation d'une publication sur support papier (en bulgare et dans les langues de l'UNESCO).
  • Les sites les mieux conservés et les plus intéressants seront classés comme réserves archéologiques. Ceux qui répondent aux conditions requises seront classés comme monuments sous la protection de l'UNESCO.
  • Finalisation du projet lors d'une conférence scientifique internationale au cours de laquelle seront analysés les résultats et les perspectives d'études interdisciplinaires ultérieures sur la base des découvertes les plus récentes. Détermination des sites les plus prometteurs en vue de fouilles archéologiques et d'études interdisciplinaires.
  • Elaboration de projets sur la préparation de certains sites aux fins du tourisme culturel.

Circuit indicatif de dix jours

  • "La ville de Midas" (Territoire sacré des Phrygiens avec ses temples rupestres - Turquie anatolienne),
  • Tekir dag (Montagne sacrée de la tribu thrace des Odryses qui compte plusieurs sanctuaires rupestres dominant Eregli, sur la côte nord de la mer de Marmara, Turquie européenne),
  • Salmidessos (ville thrace sur le littoral pontique, aujourd'hui Kiykoy, ancienne Midya, cité ayant existé jusqu'à la basse antiquité. Dans ses environs se trouvent des mégalithes et un monastère rupestre de l'époque de l'empereur Justinien),
  • Viza (capitale de la dynastie des Asteides, aujourd'hui Vize. La ville thrace et le sanctuaire rupestre sont conservés, de même que la ville romaine, la cité de la basse antiquité et la ville byzantine),
  • Kirklareli (dans les environs de laquelle ont été enregistrés des mégalithes),
  • Malko Tarnovo et sa région (sanctuaire rupestre, sanctuaire circulaire avec hiéroon, tombeaux rupestres et caveaux du IVème s. av. J.-C. jusqu'à l'époque romaine, Bulgarie du sud-est, près de la frontière turque),
  • Méga-ensembles rupestres Tatul et Harmak kaya (Bulgarie, Rhodope oriental, qui selon les archéoastronomes servaient à des observations astronomiques),
  • Méga-ensembles rupestres dans le Rhodope méridional (par exemple Didymotechon, Thermes, Siderokastro, tombeaux rupestres et autres monuments en Grèce du nord),
  • Reliefs rupestres dominant la ville antique de Phillipi (près de Kavala en Grèce du Nord). Sanctuaires et méga-ensembles rupestres dans la région de Kumanovo (République de Macédoine),

L'itinéraire peut être parcouru dans le sens inverse.

La situation des sanctuaires rupestres permet de concevoir des itinéraires de plus brève durée pour la visite de monuments dans deux pays voisins (Bulgarie - Turquie ; Bulgarie - Grèce ; Bulgarie - Macédoine ; Turquie - Grèce ; Grèce - Macédoine, etc.).

Le projet offre des possibilités de coopération étroite entre des scientifiques de tous les pays, spécialisés dans l'étude des cultures rupestres et mégalithiques de différentes régions d'Europe, d'Asie et d'Afrique.

Le délai réaliste d'exécution du projet est de 3 à 5 ans.